Avec son septième album, Amour Suprême, disponible le 24 janvier, Youssoupha, figure emblématique du rap français, partage un bilan entre maturité et lucidité. Mêlant introspection et transmission, l’artiste évoque son patriotisme, son amour pour ses enfants et ses perspectives sur la société.
À travers des sonorités afrobeats et une plume toujours acérée, Youssoupha explore des thèmes universels et personnels. Ce projet marque également son retour sur scène, preuve que la passion de l’artiste reste intacte. Plus apaisé qu’à ses débuts, ses textes s’appuient sur son parcours d’enfant immigré ayant grandi dans une cité HLM du 95.
Questionné sur l’évolution de son rap, Youssoupha déclare : « Ma vie d’il y a 20 ans n’est plus celle d’aujourd’hui. Donc mon rap a changé. On se remet en cause, on évolue. »
Installé en Côte d’Ivoire depuis 2016, Youssoupha révèle que ce choix a révélé son attachement à la France : « En partant, j’ai peut-être réalisé que j’aimais ce pays. »
Pour lui, la France est le symbole d’une diversité unique qui contraste avec une société de plus en plus divisée : « Maintenant, on rejette les gens selon leur couleur ou leur croyance. Cette médiocrité est décalée avec la grandeur que ce pays peut inspirer. »
Avec Dieu est grande, dédiée à sa fille, Youssoupha offre un regard critique sur la domination insidieuse imposée aux femmes. Le titre, qualifié de « blasphématoire » par certains, renforce son message sur l’importance de casser les stéréotypes : « Je voulais quelque chose qui casse les complexes sur leur corps et leur intelligence. Mais je ne prétends pas être féministe. »
En déconstruction, l’artiste reconnaît que ses enfants seront meilleurs que lui, illustrant son besoin de transmission : « Je tiens à ce qu’on ne reste pas seulement sur nos souffrances, mais aussi sur ce qui peut élever. »
Avec Amour Suprême, Youssoupha prouve une fois de plus qu’il reste un parolier majeur, offrant à la fois réflexion et inspiration.