Netflix a réintroduit Mad Men dans nos vies ce mois-ci, juste à temps pour le mois de janvier le plus gris que j’ai vécu. Avec ses images saturées et son ambiance ultra-chic des années 60, la série nous transporte loin du quotidien. Dès la première scène – un homme brun en costume, assis seul au bar –, l’époque se déploie avec une perfection visuelle fascinante.
Mad Men, diffusé pour la première fois en 2007, raconte les aventures de Don Draper, un génie créatif dans l’univers de la publicité sur Madison Avenue. La série explore les années 60, une décennie marquée par des transformations sociétales majeures : libération sexuelle, mouvement féministe et droits civiques. Ces thèmes, toujours actuels, donnent à la série une profondeur résonnant encore aujourd’hui.
La publicité y est dépeinte comme un art manipulant les émotions. Don Draper déclare dès le premier épisode : « La publicité repose sur le bonheur… le parfum d’une voiture neuve, la liberté face à la peur.» Cette vision révolutionnaire de la consommation comme expression de soi était en phase avec les aspirations de l’époque.
Pourtant, au fil des saisons, Don se retrouve déphasé face à l’émergence des contrecultures et des quêtes spirituelles. Ces idéaux ne peuvent être aussi facilement transformés en slogans publicitaires. Le final de la série, avec la création présumée de la célèbre pub « I’d Like to Buy the World a Coke », laisse planer une question : Don a-t-il trouvé un sens à sa vie ou simplement exploité un autre idéal pour le vendre ?
En revisitant Mad Men, on découvre des parallèles fascinants entre Don Draper et des figures modernes comme Steve Jobs. Draper, avec son regard cynique mais génial, incarne l’archétype du « génie visionnaire ». Ses stratégies préfigurent les techniques de branding modernes, où les produits deviennent des symboles d’expression personnelle.
À travers Don, la série met en lumière l’avidité et le vide du consumérisme. Ce miroir tendu à la société révèle aussi comment les idéaux de paix et d’amour peuvent être récupérés par des stratégies commerciales. De Madison Avenue dans les années 60 à la Silicon Valley des années 2000, la critique reste actuelle.
Bien que parfois accusée de superficialité, la série expose également la futilité de ceux qui se prennent trop au sérieux. Les publicitaires sont dépeints comme kitsch et prétentieux, leurs brillantes idées souvent en décalage avec la réalité. Cette dissonance contribue à l’énigme qu’est Don Draper, un personnage complexe, fascinant et frustrant à la fois.
Finalement, Mad Men n’est pas seulement un hommage à une époque révolue, mais aussi une réflexion sur la façon dont nous consommons et cherchons un sens à travers nos achats. Une réalité intemporelle et d’autant plus pertinente en 2025.