Le film Clayface, longtemps présenté comme une future pépite du nouvel univers cinématographique DC, vient de connaître un revers qui refroidit l’enthousiasme des fans. Initialement porté par un scénario de Mike Flanagan, le projet vient d’être confié à un nouveau scénariste, au mépris de la stratégie officielle des studios.
Le développement d’un film centré sur Clayface, l’un des antagonistes les plus fascinants de Batman, paraissait audacieux. Surtout dans un DC Universe encore en pleine reconstruction, alors même que le nouveau Superman réalisé par James Gunn est attendu en juillet comme première pièce maîtresse de cette nouvelle ère.
L’idée de proposer un projet s’écartant des figures classiques sans avoir encore présenté le Batman officiel du nouveau canon interroge. Si le film a bénéficié d’un traitement prioritaire, c’était uniquement grâce à la qualité du travail de Mike Flanagan, qui avait livré un scénario salué en interne par les têtes pensantes des DC Studios.
Mais cet élan prend un virage soudain : selon The Wrap, c’est désormais Hossein Amini, connu pour le script de Drive, qui a été engagé pour réécrire complètement le projet. Le réalisateur James Watkins reste associé au film et la production est toujours prévue pour l’automne, mais ce changement sème la confusion.
D’autant plus que cette décision semble aller à l’opposé des principes posés par James Gunn et Peter Safran. Les co-directeurs de DC Studios avaient répété leur volonté de ne pas lancer de tournage sans scénario solide. Ils avaient même repoussé Supergirl : Woman of Tomorrow à 2026 pour cette raison, alors que Clayface avait été avancé justement pour l’excellence présumée de son script.
James Gunn ne tarissait d’ailleurs pas d’éloges sur le travail de Flanagan, déclarant que c’est typiquement le genre de projet pour lequel il aurait « donné sa vie » à l’époque de sa carrière indépendante.
À peine trois mois plus tard, ce virage soudain laisse la communauté de fans et les observateurs dans l’incompréhension. Le sentiment général est celui d’un projet dont la cohérence s’est effondrée et qui, en l’état, ne suscite plus du tout d’enthousiasme.
Pour ceux qui suivaient le travail de Flanagan, dont l’approche horrifique promettait un film plus sombre et mature que la moyenne, l’espoir d’une vision DC plus riche semble réduit à néant. L’idée initiale d’un body horror classé R s’intégrait parfaitement dans un cadre plus adulte, capable de renouveler le genre super-héroïque.
Flanagan, très respecté pour ses œuvres dans le fantastique et l’horreur, portait déjà une partie de l’intérêt du film sur ses épaules. Sa mise à l’écart laisse planer un doute majeur sur l’ambition réelle du projet désormais confié à un nouveau scénariste.
À ce stade, il ne s’agit pas encore d’appeler Flanagan à revenir. D’autant plus que son scénario n’a pas été rendu public. Mais ce remaniement renforcera forcément le climat d’incertitude autour du redémarrage de la franchise DC, dont la cohérence et la direction artistique étaient pourtant censées être plus maîtrisées qu’à l’époque de l’ancien DCEU.
À l’heure où Superman doit relancer la machine, Clayface devait incarner une prise de risque maîtrisée. Ce retournement de situation pourrait au contraire devenir le symbole d’un univers encore fragile, peinant à suivre sa propre ligne directrice.
Les prochains mois seront déterminants pour savoir si cette nouvelle version de Clayface retrouvera un vrai cap artistique ou s’il s’agira seulement d’un autre projet DC sans personnalité. Pour l’instant, les doutes sont nombreux et la confiance, ténue.