Ce vendredi 22 novembre, La Fouine a marqué un tournant dans sa carrière avec la sortie de son nouvel opus, Capitale du Crime Radio. Après des années d’absence, l’artiste emblématique des années 2000 renoue avec son public, en grande partie grâce à son passage remarqué lors de la cérémonie Les Flammes. À cette occasion, il avait annoncé un concert événement à l’Accor Arena pour le 8 avril 2025, célébrant ses vingt ans de carrière, un show qui s’est rapidement joué à guichets fermés.
Avec Capitale du Crime Radio, La Fouine prouve qu’il n’a rien perdu de son talent. Le projet rassemble une pléiade d’artistes, témoignant d’une volonté de mettre en avant la diversité et l’énergie qui ont toujours caractérisé son univers musical. Mais derrière ce retour, se cache une période d’incertitude et de remise en question, comme il l’a confié à Libération :
« Les clashs, mais pas que, ont joué. Je me suis enfermé dans une spirale négative. À force de vouloir te défendre, tu oublies de faire de la musique. Psychologiquement, humainement et artistiquement, j’ai perdu quelque chose. »
Il a également évoqué un désamour perçu de son public, une sensation qui l’a poussé à se retirer pour se recentrer :
« Plutôt que de forcer, j’ai préféré partir et me faire oublier. À la base, je ne comptais pas revenir. »
Loin de la France, La Fouine a vécu une période qu’il compare à une forme d’isolement :
« Loin d’ici, j’ai eu l’impression de revivre mes années en prisn. Tu te retrouves tout seul dans une villa. Je ramenais des filles, j’allais dans les clubs, je fumais. C’était la débauche. Mais rien de tout ça ne m’a rendu heureux. »*
Cet éloignement, s’il l’a aidé à réfléchir, lui a aussi révélé l’importance de rester proche de son art et de son public :
« Pour écrire de bons textes, il faut toujours être spectateur de ce qui se passe. Il faut être dans le game, dans la rue ; être dans le bain. »
La Fouine n’a pas mâché ses mots envers les grands médias et leur traitement des rappeurs :
« Les grands médias ne t’appellent « grand rappeur » que lorsque tu es dans une embrouille. Quand tu fais quelque chose de bien, quand tu prends des positions, tu es invisible, tu n’existes pas. »
Il a aussi partagé son regard sur les pressions du succès, qu’il a vécu très jeune :
« La vie publique épuise quand on n’est pas prêt. À 25 ans, j’étais juste un mec avec un casier judiciaire qui voulait faire sortir ses parents du quartier. »
Aujourd’hui, avec une maturité retrouvée, La Fouine revient plus fort que jamais. Capitale du Crime Radio et le concert à l’Accor Arena marquent le début d’une nouvelle ère pour l’artiste, qui entend bien réaffirmer sa place dans le rap français tout en restant fidèle à lui-même et à ses valeurs.
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