En 1995, plusieurs albums sont venus poser les bases du rap français et marquer toute une génération. Trente ans plus tard, ces projets restent des références indéniables. De NTM à Fabe, en passant par les Sages Poètes de la Rue, retour sur ces classiques intemporels.
« Paris sous les bombes » : l’affirmation du Suprême NTM
Sorti en mars 1995, « Paris sous les bombes » est le troisième album de NTM, un projet marquant qui voit Kool Shen et JoeyStarr affiner leur technique et livrer des morceaux devenus légendaires. Avec des titres comme « Qu’est-ce qu’on attend? », « La Fièvre » et « Pass pass le oinj », l’album illustre à la fois la rage sociale du groupe et leur maîtrise du son hip-hop. Plus professionnel que leurs précédents opus, ce projet marque une évolution importante, avec une production jazzy et funk signée DJ Clyde, conférant une ambiance unique au disque. Trente ans plus tard, son énergie brute continue de résonner dans le paysage du rap français.
Dans un registre différent mais tout aussi marquant, « Qu’est-ce qui fait marcher les sages ? » des Sages Poètes de la Rue propose un rap plus posé et introspectif. Loin du tumulte de NTM, Zoxea, Dany Dan et Melopheelo livrent un projet d’inspiration new-yorkaise, avec des prods jazzys et un travail minutieux sur l’écriture. L’album sera un socle fondateur du Beat de Boul, qui verra émerger Booba, LIM et bien d’autres figures du rap hexagonal.
Une bande-son culte et des OVNIs du rap
L’année 1995, c’est aussi la sortie du film « La Haine », accompagné d’un album qui réunit la crème du rap français. Même si les titres ne sont pas présents dans le film, la compilation regroupe des artistes comme IAM, Assassin, MC Solaar et le Ministère A.M.E.R., dont le titre « Sacrifice de poulet » fera grand bruit. Ce projet a contribué à mettre en lumière une scène rap en pleine ébullition.
Dans un registre plus underground, « Dans Paris Nocturne » de Tout Simplement Noir propose un rap brut et hardcore, avec des morceaux contestataires comme « O.P.I.2.flics » et des titres plus humoristiques aux textes sans concession. Malgré une faible exposition médiatique, l’album est devenu un classique pour les amateurs de rap authentique et autoproduit.
Enfin, difficile de ne pas mentionner Fabe, avec son album « Befa surprend ses frères ». Doté d’une plume affutée et d’une ironie mordante, il livre des titres marquants comme « Joe la Monnaie » et « Ça fait partie de mon passé ». Si l’artiste a depuis quitté le rap pour se consacrer à sa spiritualité, son influence reste intacte.
D’autres projets comme « Métèque et Mat » d’Akhenaton ou encore la « Mixtape Spécial Lunatic » de Cut Killer sont autant de témoins d’une époque charnière pour le rap français, confirmant 1995 comme une année révolutionnaire pour la culture hip-hop hexagonale.
Article rédigé et mis en ligne par Sarah le
Rédactrice WEB pour offside.fr
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